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HAIKU


haiku-pierregravee.jpg

 

Pierre gravé d'un haiku

 

Le haïku (appelé aussi haikai) tire son origine du tanka terme de poésie traditionnelle japonaise, et des enchaînements de ranga dont ils composent l’attaque.

Il s'agit d'un poème extrêmement bref.

Ce poème comporte traditionnellement 17 mores réparties en 3 vers de 5, 7 et 5 mores. Quand on compose un haïku en français, on remplace en général les mores par des syllabes, cependant, une syllabe française peut contenir jusqu'à trois mores, ce qui engendre des poèmes irréguliers. (Pour ma part je demande rarement à mes ateliéristes de respecter cette contrainte)

Le haiku est comme une sorte d'instantané. Il doit pouvoir se lire en une seule respiration et de préférence à voix haute. Il incite à la réflexion, à la méditation plutôt qu’au commentaire.

« Le travail de lecture qui y est attaché est de suspendre le langage, non de le provoquer : entreprise dont précisément le maître du haiku, Bashô, semble bien connaître la difficulté et la nécessité :

Comme il est admirable

Celui qui ne pense pas « la vie est éphémère »

En voyant un éclair ! »

Roland Barthes (L’empire des signes) »

 

Pas de figures de style, ni comparaison, ni métaphore ni métonymie. La partie ne vaut pas pour le tout, mais chaque fragment du microcosme est un tout, il contient le macrocosme comme chaque fragment de l’image holographique contient la totalité de l’image.

 

Plutôt qu'une phrase répartie sur trois lignes, le haïku procède par une notion de césure, le kireji .

La principale difficulté pour les haïkistes francophones, est de retrouver une immédiateté qui est plus appropriée à la langue japonaise, qui n'utilise pas autant d'articles ou de conjugaisons que le français.

A prooscrire donc les conjonctions de toutes sortes. Préférez le présent et la juxtaposition. Le sujet inversé facilité l'effet de césure, la bienvenue du dernier vers qui éclaire l'ensemble, le résout en quelque sorte.

Des débats ont également lieu pour tenter de donner des pistes sur la ponctuation. Des tirets, des espaces ou signes d'ondulation paraissent le mieux s'approcher de la façon d'écrire très sobre des japonais.

Ce n'est pas la seule règle que doit respecter un haïku, il lui faut aussi contenir un kigo (mot de saison), c'est-à-dire une référence à la nature ou un mot clé concernant l'une des quatre saisons (le Nouvel An constitue un cinquième saison à part entière)

Quand le haïku ne contient pas d'élément indiquant la saison, on l'appellera un muki-haïku.( littéralement:haïku-sans-mot-de-saison)

On trouve aussi volontiers une exclamation, interjection prenant directement à partie le lecteur.

J’ai tué l’araignée

Quelle solitude !

Nuit froide

Shiki

 

En principe le haiku n’est pas à la première personne, mais cette règle aussi est faite pour être transgressée !

J’éternue

Et je perds de vue

L’alouette

Yayû

 

En revanche il est très proche du corps : odeur, bruits, vision, goût, toucher. Toutes les sensations sont bonnes à saisir le Réel.

Lavant le chaudron

Le bruit se mêle à celui

Des grenouilles vertes

Ryôkan

 

Il aime les onomatopées, les allitérations et autres assonances qui plient la langue à l’oreille.

Il n’a pas peur de la vulgarité

Quel est le con qui est allé

Pisser

Sur cette neige fraîche

Kikaku

 

Un haiku dit Basho c’est simplement ce qui arrive en tel lieu, à tel moment.

Les haïkus en langue française

Le premier recueil en langue française fut rassemblé en 1903 dans au fil de l'eau, sur une initiative de Paul-Louis Couchoud, réédité par Mille et un nuits janvier 2004

  • Paul Claudel, Cent phrases pour éventails, Paris, Gallimard, 1942

  • Georges Schehadé, Anthologie du vers unique, Paris, Ramsay, 1977

  • Roger Munier, Haïku, (préf. de Yves Bonnefoy), Paris, Fayard, 1978

  • Matsuo Bashô Cent cinq haïkaï (traduit du japonais par Koumiko Muraoka et Fouad El-Etr Editions la Délirante 1979

  • Maurice Coyaud, Fourmis sans ombre : le livre du Haiku : Anthologie-promenade, Paris, Phébus, 1978

  • Maurice Coyaud, Fêtes au Japon : Haiku, Paris, PAF, 1978

  • Alain Kervern " Malgré le givre" Editions Folle Avoine 1987

  • Alain Kervern " Le Grand Almanach Poétique Japonais" (cinq volumes) Ed.Folle Avoine

  • Roland Barthes L'Empire des signes parle du haiku japonais et donne une description de la perception occidentale des Haïku.

  • René Sieffert, Bashô - Le Sac à charbon, POF, 1993

  • Les éditions Liroli proposent une collection de recueils de haiku :

La volière vide de Thierry Cazals et Vincent Delfosse, 2009

Sur la pointe des pieds, Paul de Maricourt et Damien Gabriels, 2008

Le bleu du martin-pêcheur, collectif - sur les oiseaux, 2007

La rumeur du coffre à jouets, collectif - sur l'enfance, 2008

Trois graines de haïku, collectif - sur les jardins, 2009

La lune dans les cheveux, collectif - sur le corps des femme, 2010

Figues, André Cayrel et isabel Asunsolo, en cours de réimpression, 2006-2010



Quelques maîtres japonais de haïku

  • Bashō Matsuo (en japonais, Matsuo Bashō, 松尾芭蕉)

  • Chiyo-ni

  • Yosa Buson

  • Kobayashi Issa

  • Ryôkan

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