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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 10:32

Lundi matin

Première rencontre. Dans le salon rouge, à l'institut français, ils arrivent de RainerGymnasium, du Theresianum et du BG22, ils s'installent, ils sont vingt, trente, cinquante, soixante-dix. Toutes les chaises sont occupées, il faudra en rajouter pour la seconde rencontre. C'est la première fois que je parle deFaim de vie, les questions s'enchaînent, on ne voit pas le temps passer...

Pourquoi l'anorexie et pas le cancer ? Est-ce qu'Elise ne s'en sort pas un peu facilement ?

Silencieux, attentifs, ils écoutent, les doigts se lèvent à tour de rôle. Infatigable, Aline court de l'un à l'autre avec le micro.

Le temps de déjeuner et nous revenons à l'Institut mais le groupe attendu ne se présente pas. Quartier libre jusqu'à demain matin...

Je me perds un peu sur le chemin de l'Albertina museum, la nuit tombe il est seulement 16h.

 

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Il y a des marchés de Noël à tous les coins de rue

L'Albertina est fermé le lundi mais j'aboutis finalement Karlplaz, où la paille remplace avantageusement le sable pour l'es enfants. Au centre dans la cabane, bien protégés par une double barrière des petits monstres emmitouflés, un mouton, deux chèvres, un joli cochon brun figure... Attebndent-ils un petit Jésus?

 

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Je découvre le punch orange puis le froid et la fatigue (ça fait bien deux heures que je marche presque au hasard) me conduisent vers un tramway qui ramèneà l'église votive proche de l'institut. Nous remontons le Ring et ses somptueuses architectures que je reconnais à travers la vitre.

Ou peut-être est-ce le punch qui m'a coupé les jambes?

De l'hôtel, j'envoie un mail à Aline. J'ai repris des forces et je la suis, petite fée de la nuit, je connais cet escalier qu'elle me fait descendre.. Il y a, dans ce "retour à Vienne où j'ai passé déjà une semaine il y a trois ans, à l'occasion du premier Prix des jeunes lycéesn autrichiens, pour mon roman fille des Crocodiles (Ed. Thierry Magnier) quelque chose d'onirique, cette sensation de déjà-vu, réelle et fugitive. ainsi les marches de cet escalier que je descends comme dans un rêve, une spirale qui me ramène au même endroit. Rien n'a changé, ni l'Institut, ni l'hôtel, mais nous qui sommes vivantes. Elle qui n'était pas là il y a trois ans, moi qui avais trois ans de moins...

 

mardi matin, Vienne -Klosterneuburg

Mardi matin, donc (voir article précédent) je découvre la tour de l'incinérateur, et je rencontre de nouveaux élèves, que je dois quitter en coup de vent pour filer en métro puis en train avec Aline pour Klosterneuburg. C'est parti pour la semaine.

J'adore. Le train nous emporte. Le paysage défile le long de la fenêtre. L'inconnu nous attend.

L'inconnu, c'est Christiana Penz-Jantschge et ses élèves, un petit groupe mais si enthousiaste et chaleureux...Elle m'a envoyé ces photos en m'assurant que ses élèves avaien,t apprécié autant que moi notre rencontre.

 

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Je ne sais plus, j'avoue, de quoi nous avons parlé, je sais seulement que la confiance y était, et le plaisir.


Graz, mardi soir

Il fait nuit quand nous arrivons à Gratz. Le temps de poser nos bagages à l'hôtel et nous sortons en quête d'un restaurant, mais nous ne sommes pas pressées de manger. Il y a des marchés de Noël partout, le vin chaud coule à flots, on résiste un peu et puis on ne résiste plus. Jeunes et vieux, hommes et femmes, toute la ville semble s'être donné rendez-vous dans la rue.

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La façade de la mairie, illuminée par une projection colorée.  


mercredi matin

Dès 8h du matin, nous étions au BG Liebenau, pas très bien réveillées mais présentes... Nous avons failli nous perdre dans le labyrinthe de l'école, heureusement monsieur Sulzer nous a guidées jusqu'à la salle où les élèves de sa classe avaient déjà pris place. Les élèves de monsieur Hafner sont arrivés peu après.

Quand et comment commence-t-on a écrire ? Pourquoi en 68 ? C'est vrai ce que vous écrivez... ?

Nous nous sommes quittés mieux réveillées et même toutes gonflées d'énergie.

Et nous sommes allées retrouver – il était à peine 9h30 encore – les élèves de Joelle, ceux de Rosemarie et de Marion... Le caractère autobiographique de ce roman ne leur avait pas échappé non plus, et pour la première fois nous est apparue une relation entre les « événements de 68 » et les insurrections populaires actuelles.

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     Graz mercredi à midi

C'est à regret que nous quittons Gratz, ses cours, ses marchés, ses rues, non sans être montées à la Tour de l'horloge qui domine la ville, et avoir redescendu les 550 000 marches d'un sentier creusé par ... par qui déjà? des prisonniers de guerre? 

Bref, nous reprenons le train, il fait nuit bien sûr. En route pour de nouvelles aventures...

 

Jeudi Klagenfurt

« Ca nous réveille... »a-t-elle dit.

Elle ? Une des élèves du lycée BG de Klagenfurt qui nous ont accueillie ce matin.

Elle m'avait demandé ce que je pensais du geste de Mohammed Bouazizi, ce jeune Tunisien qui s'est immolé il y a juste un an, provoquant par son acte - « un signe fort »- a-t-elle dit aussi, des émeutes contagieuses dans toute l'Afrique du nord et au-delà.

Et toi, qu'en penses-tu lui avais-je retourné.

Ce geste était aussi celui de Jan Pallach, ce jeune Praguois qui voulait protester contre l'entrée des chars russes dans son pays il y a quarante ans.

Plus que d'autres, les élèves de madame Brandner et de madame Graf ont été sensibles aux résonances que l'on peut établir entre les années 68 en France (et au-delà) et ces années 2011-2012, époque d'insurrections populaires qui soulèvent une génération, un peuple.

Des élèves extrêmement concernés et ouverts aux problèmes de ce monde dans lequel ils grandissent. Yasmina n'avait pas besoin de notes pour poser des questions, et Alexandra qui a déjà commencé à écrire et à participer à des concours de nouvelles non plus.

La ville m'avait pourtant paru si calme, la veille au soir quand nous y sommes arrivés après l'animation de Graz. La ville est calme, mais les esprits de ces jeunes lecteurs sont vigilants.

J'aurais voulu saisir tous ces instant magiques d'échanges, ces confidences, ces sourires, ces regards que m'ont offert les lecteurs du prix des jeunes lycéens, mais bien sûr ce n'est pas possible, cela va trop vite.

Chaque rencontre est différente, et chaque lecteur est unique. Tout va trop vite, et j'aime cette vitesse. 

En route maintenant pour Tamsweg... Nous traversons des vallées, des cols, nous apercevons des villages enlacés comme des écharpes autour d'un sommet, nous nous éloignons de quoi ? Peu importe nous nous éloignons et j'adore.... Alice et ses élèves sont venus exprès en cette après midi où il ,n'y a pas cours. Ils sont tous là, Granit, Nadine, Larissa, Victoria, Sarah et les autres. Kevin qui a son permis est venu nous chercher en voiture à la gare et nous y ramène deux heures plus tard. Il fait nuit et froid au bord de ce quai où nous attendons le car. On devine la forêt et la neige qui etreigent le haut du village.

La neige, nous la rencontrons très vite. Elle tombe et couvre déjà les chemins, les voitures, s'accumulent en conchères de chaque côté de la route. La nuit en est comme éclairée.

La neige. J'en rêvais, elle est là.

Nous l'avons vue, sentie, touchée,  elle tombait si bien sur la route de Tamsweg à Radstadt que le car était obligé de rouler au ralenti et on a  raté le train... Catastrophe? pas du tout. L'occasion de dîner ici, simplement. Comme on n'avait pas eu le temps de déjeuner, ça tombait bien. Le car nous a emmenées au centre ville, mais la vraie magie, le bonheur, c'est le chemin par lequel nous sommes redescendues. Nos valises à roulettes fidèles comme des chiens laissaient derrière nous une trace sinueuse dans la neige fraîche qui tombait encore, à peine, à peine...

Vous trouvez que j'abuse de la magie ? C'est l'Autriche qui veut ça peut-être, ces surabondances irréelles de pâtisseries, ces façades fraîchement repeintes, comme des décors de théâtre...Ou la petite fée qui m'accompagnait.

 

Salzburg, vendredi matin

Réveillée à 7h par un carillon de cloches dans mon merveilleux lit à baldaquins.

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Renate a remué ciel et terre pour faire venir la presse, elle est là, elle nous attend dès 9h au HAK1.

Rentate est professeur de français, fan du théâtre d'Avignon, et son enthousiasme est communicatif. Ses élèves viennent un peu plus tard, et aussi ceux de Seekirchen, Sarah présente Faim de vie au bac (matura) et elle est là, elle aussi... Un peu de timidité et beaucoup d'attention. Nous abordons des points peu évoqués jusque là, la « philosophie hippie », ses aspects positifs et son irresponsabilité, la question du suicide, et l'appétit de vivre qu'il trahit... Encore une fois, on se quitte à regrets, avec beaucoup de sourires et beaucoup de joie de s'être rencontrés.Marie-Florence-Ehret-BHAK-I-Salzburg-le-16-decembre-2011.JPG

Dernière rencontre l'après midi à Braunau.

Dernière rencontre... Nous rentrons à Vienne, nous partageons un dernier diner dans un délicieux restaurant bio proche de l'institut,  au parfum de cumin, d'ail, et de cire de bougie. Nous remontons les marches de cet escalier qui m'a fait descendre vers le passé et me ramène aujourd'hui vers l'avenir.

Les loups sont couchés dans le parc de l'Institut.

Samedi

Après une courte grasse matinée et un dernier petit déjeuner avec ce pain aux graines que j'adore, direction Schottentor,Tramway  1 direction Prater, arrêt Hetzgasse

Déception : ma "découverte" est un haut lieu du tourisme viennois. On se croirait sur la Butte Montmartre...2011-12-17-10.37.34.jpg                                   2011-12-17-10.45.03.jpg

mais je ne boude pas mon plaisir, et le musée, situé quelques rues plus loin, tient ses promesses (en face de l'arrêt du tram une boutique russe où j'achète unepetite boite de pâté de poissons -??- , mais l'inscription est en cyrillique et cela fait tout son charme)

Le musée, donc, où sont exposées des peintures et des maquettes de ce merveilleux "imaginateur", et une superbe expo des photos de Cartier-Bresson. Mais le plus beau peut-être c'est le lieu lui-même.

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Les sols qui ondulent                                   La fontaine à l'entrée

 

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      Bon... je ne peux plus ajouter d'images dans la mémoire de mon blog, si quelqu'un sait comment je peux les effacer ou créer un nouveau stock d'images, merci à lui de me donner l'astuce...

 

Suis-je de retour à Paris ?

Sans doute, sans doute, mais vous remarquerez peut-être un je ne sais quoi de plus, un je ne sais quoi de moins... Les loups du parc m'ont mordu le coeur, et j'espère bien avoir laissé aussi la trace de mes mâchoires quelque part...

 

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commentaires

M
Très intéressant de lire le compte rendu de ton voyage sans à avoir eu a se confronter aux 550.000 marches, ni à traîner la valise à roulettes dans la neige. Belle ambiance que ces étudiants en<br /> faim de lire !<br /> Je t'embrasse bien fort.<br /> Jeanne
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