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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 10:29

Mardi 29 octobre

On l'apprend au réveil.

Cette nuit la femme du décorateur est morte en accouchant à l'hôpital.

Stupeur. Accablement général.

Tout est suspendu.

Plus question de tournage. Cheik Omar est déjà parti. Voir la famille sans doute.

Nous restons cloués.

Plus tard on apprend que le bébé a été sauvé. Une petite fille...

L'équipe est partie tandis que j'étais allée marcher au bord du fleuve, ne restent que Koudioura Coulibaly, le costumier,

Clémentine et moi.

Kandioura est un artiste connu internationalement. C'est lui qui a fait connaître et reconnaître le Bogolan.

Nous attendons des nouvelles.

. Il me parle du vent qui n'a pas de couleur mais qui existe. Vent, souffle, esprit, invisible mais agissant. Je lui parle des fleurs dont les mille couleurs font la beauté des jardins. Nous évoquons les fleurs, les fruits du jardin d'eden,, paradis à cultiver sur terre. La culture, dans tous les sens du terme...

Les funérailles auront lieu à 16h.Toute l'équipe est au CNCM. nous prenons un sotrama (transports locaux traditionnels) pour les rejoindre.

Dans la cour du CNCM, la chaleur est écrasante.

On attend

Morte en accouchant
Morte en accouchant
Morte en accouchant
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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 22:56
Kabala

Bamako

Centre d’entraînement sportif de Kabala

Premières impressions (dimanche 29 octobre)

En fait, le tournage de Rapt à Bamako est commencé depuis presque un mois. L'équipe est nombreuse, tout le monde se connaît bien déjà, et m'accueille avec amitié.

Enfin je lis le scénario, très proche du roman malgré quelques modifications fidèles à l'esprit du texte, et qui en resserrent le propos. A vrai dire, j'aurais besoin de me rafraîchir la mémoire en ce qui concerne le roman écrit il y environ dix ans maintenant et pas relu !

… Silence, on tourne...

Il faut une longue préparation avant que soient prononcés ces trois mots... Les plans sont courts mais on les refait, une fois, deux fois, cinq fois ...

On voit la perche, le jeune acteur n'est pas passé au bon endroit, c'est mou... c'est bon on redouble !

Passe un nuage, on attend le retour du soleil.

Je découvre la longue patience nécessaire à chaque prise de vue, l'exigence du réalisateur et la minutie de chaque détail.

L'après midi un vent violent se lève, fait claquer bruyamment les plaques ondulées du toit. Il apporte une pluie cinglante. Le tournage est suspendu, on attend, et puis l'équipe se disperse. On ne tournera plus aujourd'hui.

lundi 30 Octobre

Dans le moniteur, le cadre enferme l'action, le monde fictif du film, dans le hors cadre l'équipe s'active, prépare le décor. Les objectifs sont soigneusement rangés dans des boites isothermes équipées de mousse. Pas de poussière, pas de choc.

La script me fait une place à ses côtés sous l'épaisse toile noire qui protège l'écran de la lumière. Le réalisateur et son chef opérateur sont devant nous. Je remarque les longs doigts gracieux du réalisateur. Son attention, son souci de ses acteurs-enfants, en particulier, sa douceur. Et sa fermeté.

Entre deux prises, on attend. Le cameraman attend, le preneur de son attend, le claqueur, les assistants. Vigilante, la script attend. Le réalisateur contrôle la lumière, le décor, le jeu de l'acteur. IL va et vient du plateau à l'écran. Il rectifie, précise.

On essaye, on recommence. Tout est noté, l'heure des prises, le temps de mise en place. Rapport de tournage, mouchard... Plus ses petits dessins et ses plans fléchés.

La chaleur monte.

Les verres de thé tournent, sitôt vidés ils sont remplis pour quelqu'un d'autre.

Changement d'objectif. Très gros plan sur la bouche de l'imam. Le rictus n'est pas assez féroce. « Décidément tu n'es pas un tueur », dit le réalisateur. La contre plongée renforcera la férocité insuffisante des lèvres.

La chaleur monte. Les mouches tournent. On refait. On refait. 95-3-3. Un dernier....

On transporte le monitor et les caisses de bois qui nous servent de siège de place en place.

Extérieur. On aveugle de cartons les grilles des fenêtres qu'il ne faut pas que le spectateur reconnaisse. On installe le décor, minimaliste.

Cheik a laissé ses chaussures, il marche pieds nus sur le carrelage mangé d'herbes folles, lentement, concentré. L'histoire qu'il tourne infuse en lui – angles de prise de vue, choix des échelles de plan... tout est déjà prévu et tout est à repenser sans cesse. « L'espace d'un film, ce n'est pas seulement ce qu'il y a dans le cadre. Une voix peut venir de l'extérieur, quelqu'un peut entrer ou sortir du plan d'un côté ou de l'autre, par le haut ou par le bas... »

Quand il tourne un plan il a en tête le précédent et le suivant.

La nuit tombe, la journée de tournage est finie.

Cheik s'installe pour répondre aux questions d'une jeune stagiaire. Avec la plus grande simplicité et la plus grande générosité, il partage sa passion, ses convictions, ses principes, son expérience. Il revient sur les plans tournés, expliquent ses choix.

« Un autre avec le même scénario ferait un autre film .

Un rayon de lumière crée de la beauté surtout quand il révèle une émotion sur un visage. Je cherche cette beauté.

Au montage, on peut utiliser différentes prises d'une même scène pour créer une dynamique. C'est au montage que tu construis définitivement l'oeuvre. Au tournage tu te donnes les moyens de cette construction, mais chacun a sa façon d'exprimer ce qu'il veut.

On ne cède jamais aux propositions des techniciens. C'est à toi de construire ton plateau, de défendre tes choix de mise en scène, mais je me concerte avec mon opérateur. Je sais ce que je veux. A lui de le faire. Moi je suis de l'école du clair-obscur. Il faut tenir compte des ombres comme de la lumière. Chaque technicien a ses trucs pour tamiser la lumière.

Le réalisateur a tout son film en tête. Il a fait le découpage technique du scénario, éventuellement un story board. Le technicien peut rappeler un oubli, rien de plus. »

L'échange se poursuit encore longtemps dans la nuit qui s'épaissit. Cheik parle de ses films précédents, des années de repérages, de préparatifs pour Guimba (Le Tyran) ou la Genèse...

Kabala
Kabala
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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 19:45

Connaissez-vous Cheik Omar Sissoko ?

Il a eu plusieurs fois l'"Etalon de Yennega" au Festival Panafricain de Cinéma de Ouagadougou, et je l'ai admiré de loin lors de mon premier voyage en Afrique de l'ouest en 1986. J'avais vu Nyamanton la leçon des ordures. dont j'avais admiré l'intelligence, l'humour et le tragique et je n'aurais même pas osé rêver qu'il adapte un jour un de mes romans, moi qui n'avais encore publié qu'un livre,tiré à 500 exemplaires pour quelques happies few!

Et bien aujourd'hui il adapte mon roman Rapt à Bamako (écrit avec Alpha Mende Diarra lors d'un séjour ultérieur).

Le tournage est en cours et je m'envole samedi pour Bamako où je serai accueillie par sa maison de production, par lui-même donc!

Après un long silence - mais le virtuel est si chronophage et le temps réel si riche et plein !

voici donc une rafale de nouvelles... la sortie d'Emilie et Oskar - le deuxième livre de la collection Les Justes qui vient de commencer avec deux autres titres, à découvrir sur le site des Editions Oskar

et ce voyage à Bamako

Plus de nouvelles à mon retour, promis

si je reviens!

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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 17:31

A

A

Vous avez sans doute vu le film de Speilberg : La liste de Schindler, vous connaissez l'histoire mais vous ignorez sans doute le rôle qu'a joué Emilie, la femme d'Oskar Schindler, dans le sauvetage de "leurs" juifs.

Cheville ouvrière de la phase finale du sauvetage : construction d'un "vrai-faux" camp de concentratuon à l'intérieur duquel les Schindler ont mis à l'abri leurs "ouvriers hautement qualifiés", elle a été infirmière, porteuse de valises, intermédiaire pour trouver de quoi nourri et soigner ces hommes et ces femmes que le destin leur avait en quelque sorte confié.

Un texte court et dense, pour découvrir ou redécouvrir un moment fort de notre histoire.

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 11:13

 

 

 

"Inventée" par le ministère de la culture et suivie avec bienveillance par Nilton Almeida venu passer une journée entière avec nous, l'opération Les portes du temps s'est déroulée du 8 au 13 juillet", d'abord à la Coopérative de Silos route de Châteauvillain, puis à la Maison du Livre et de l'Image, médiathèque des Silos à Chaumont...

Un groupe d'une trentaines de jeunes, venus de la Mission locale, de l'Ecole de la deuxième chance ou de l'association Initales, initiatrice du projet, se sont appropriés ce lieu,en ont fait "leur deuxième maison". Ils ont découvert son passé grâce à des témoignages mais aussi par la visite guidée de Silos agricoles. Ils ont exploré ces trésors, guidés par Bruno ou Cendrine, responsables de la médiathèque;, découvert la variété de son fonds de livres, BD et mangas mais aussi sa richesse musicale ou cinématographiques. Ils ont apprécié ses espaces de lecture ou de conte,pioché au hasard dans ce trésor de livres pour s'en inspirer dans des jeux d'écriture, conçu aussi une représentation graphique personnelle avec Malte Martin.

Mireille Jaquesson a suivi et accompagné cette semaine avec l'oeil de sa caméra, et le sien!. Une vidéo en sera tirée en septembre.

Pour en savoir plus vous pouvez aller sur le blog nourri au jour le jour de textes et de photos.

Mais le plus beau de cette semaine je crois, c'est la confiance, la bienveillance, l'intelligence et l'amitié que les éducateurs de rue, les animateurs et les collaborateurs d'Initiales ont déployé permettant à tous les participants de passer ensemble Les portes du temps!

 

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 10:57

C'est sorti en septembre et je crois que je ne vous en ai pas parlé

Et pourtant l'objet de ce livre est justement (sic) de faire parler - parler ensemble pour penser ensemble

Dès l'enfance et jusqu'à l'âge adulte, il est utile, nécessaire et même passionnant de réfléchir ensemble ce qui fonde une morale laïque. Apprendre à faire la différence entre la dénonciation et la délation. Le silence complice et la résistance. 

Apprendre que l'autre est un moi à part entière, un sujet avec ses besoins, ses désirs, ses peurs, une personne égale à moi en droits, quelques soient les différences qui nous séparent.

Et vous aurez tout loisir de vous moquer de mon serieux avec l'illustrateur...

Ricochet en parle (bien)

et j'attends vos commentaires, enseignants, parents, citoyens, humains (frères humains comme dit Villon)

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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 13:49

 


Les enfants naturels n’ont pas toujours fait l’objet de tant de respect de la part des bons chrétiens et de tous ceux qui défendent aujourd’hui cette naissance fruit d’un couple « normal » constitué d’un homme et d’une femme vivant en couple.

Combien d’enfants illégitimes, de bâtards, d’enfants adultérins – ce sont eux qu’alors on appelait « naturels » ont souffert de l’ostracisme moral de la société?

Combien de mères abandonnées ont avortées au risque de leur vie, combien ont élevées seules ces enfants faits sans le vouloir…

Combien d’enfants n’ont pas été bienvenus dans le couple de leurs parents ? Combien ont été maltraités, mal aimés ?

Nul n’ignore que c’est à l’intérieur de la famille que les cas de violences sur mineurs sont les plus nombreux. Et sans aller jusqu’à la maltraitance grave, la violence physique, les coups, voire les viols ou attouchements divers, combien d’enfants sont devenus délinquants, asociaux, ou simplement agressifs dans leur vie quotidienne du fait d’une mauvaise  relation avec des parents maitrisant mal ou refusant la contraception ?

Si vous êtes d'accord vous pouvez signer cette pétition ou une autre, qui autorise des gens qui souhaitent aimer, élever éduquer des enfants à le faire au lieu de rester soumis à l'ordre naturel qui veut que les sexes se satisfassent quelqu'en soient les conséquences!

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 19:19

Il y a longtemps que je ne vous aipas donné de nouvelles sur ce blog!

Regarder pousser les capucines (les onagres, les gerbes d'or, le cerfeuil...) mûrir les framboises, les pommes, voler les mésanges m'absorbe presque toute entière. Sans parler du vent dans les branches (de noisetiers ou de tilleuls)

J'écris aussi quelques lignes de temps en temps. Chut! un grand projet dont je ne sortirai pas indemne...

Enfin en attendant, je peux quand même vous montrer unephoto de mon jardin.

Laquelle choisir? Toute la difficulté est là!!chatetcoquelicot.jpg

il y a aussi les chats bien sût, et les pivoines, les hirondelles qui s'en vont...

Je dois aussi vous annoncer que pendant que je regarde le soleil se lever, il y en a qui travaillent.

Les Editions Oskar par exemple, qui viennent de publier Juste ou injuste, pour que les instituteurs et les les professeurs de 6ème puissent faire rigoler (et réfléchor) leurs élèves!

couv-juste-injuste.jpg

 

Vous pouvez aussi lire la critique d'Encres Vagabondes, ou

des riches heures de Fantasia à propos de Mon père

Il y a aussi des critiques sur La Falaise, mais comme je ne veux pas vous donnez trop de travail d'un coup, je vais m'arrêter là!

En vous souhaitant à tous un très beau début d'automne2012-07-08-12.53.47.jpg

et je terminerai avec ce bel exemple de mixité!

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 10:00

 

 

 

Le voyage initiatique d’un adolescent

au cours d’un road trip avec son père.

Présentation

 

        Simon, 16 ans, vit seul avec sa mère à Paris. Simon n’est pas un élève très studieux et n’apprécie guère l’école, au grand regret de sa mère. Aussi, quand son père qu’il ne voit qu’occasionnellement, lui propose une virée en moto, l’adolescent est au comble du bonheur. À sa grande surprise, sa mère accepte de le laisser partir pendant plusieurs semaines. Simon sera ainsi confronté au monde et fera de nouvelles expériences au cours de ce grand voyage… 

          

 

        

Présentation de l’auteur

 

         Marie-Florence Ehret vit à Paris où elle est née. Après avoir suivi des études de lettres et de philosophie, elle a exercé divers métiers et voyagé dans de nombreux pays. Elle a même animé des ateliers d’écriture en Afrique et en Asie. Elle a publié des romans et poésie destinés aux adultes, mais aussi à la jeunesse, notamment aux éditions Bayard, Thierry Magnier, Albin Michel, Syros, Rageot… Elle signe son deuxième roman chez Oskar après Faim de vie.

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 13:52

lafalaise.jpgTout juste arrivé en librairie !

 

lA FALAISE


MARIE-FLORENCE EHRET


Tous les jours, Océane et Agathe font leur jogging sur le chemin des contrebandiers, en haut de la falaise. Que faire d’autre à Sassetard-le-Mauconduit ?
Ce soir-là, les deux copines sont en froid, elles se disputent le garçon le plus populaire du collège. Rien d’étonnant à cela. Mais le ton monte, les gestes se font plus brusques. Et tout bascule.


Au pied de la falaise vit Paul et sa petite chatte Schizo.. Toute la subtilité du lieutenant Martine Chartres ne suffirait pas à faire la lumière sur ce drame si Océane n'avait pas rencontré Schizo....

Roman Jeunesse
Collection dirigée par Nicole Czechowski
13 x 19 cm - 168 pages
6,60 €
ÉDITIONS BELIN

Site Internet : www.editions-belin.com

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