Quand nous avons quitté Le Saintes-Maries de la Mer, hier soir vers minuit, nous étions passablement secouées pour le gamin : Marty, un des 7 ou 8 azeteurs qui ont
défié les taureaux dans les arènes des Saintes-Maries-de-la-mer.
Il devait être 23h30 quand il s'est fait coincer par le taureau, écraser contre la barrière.
Il est resté au sol, la tête dans le sable, le corps replié en foetus. Autour de lui, on se pressait, , dans l'étroit couloir entre l'arène et les gradins dans
lequel plusieurs fois les taureaux se sont embarqués, sautant par dessus les barrières rouges. Encouragé par son entraineur, il a fini par se relever en grimaçant et il s'est traîné, soutenu de
droite et de gauche, jusqu'à la porte basse marquée "infirmerie". Un nouveau taureau est entré. Il ne restaient plus que 4 razetteurs. Un s'était tordu la cheville, un autre s'était fait mal au
genou, un troisième s'était cassé un doigt...
La soirée avait commencé à 22h.
Léger comme des libellules, les garçons s'accrochaient d'un bond au bord des gradins. Lourd et rageur derrière eux, les taureaux restaient au sol, grattaient le
sable de l'arène et mugissaient..
De beaux garçons, de beaux taureaux aux cornes emboulées. Il s'agissait d'attraper la minuscule cocarde rouge que les taureaux portaient entre les deux
cornes.
Pour Calouan, un première. Pour moi aussi, car je n'avais pas assisté à ce type de course l'année dernière.
L'arrivée avait été délicieuse.
Nous avions fait une pause entre les étangs.
Au fait je vous présente Calouan.
Calouan au milieu des
roseaux
Nous nous étions trempé les pieds dans l'eau, en regrettant un peu de n'être pas venues plus tôt pour nous baigner. et nous avions dîné à une terrasse de seiche et
de calamrs, tandis qu'un gitan chantait en jouant de la guitare à la terrasse d'à côté.
Et puis nous étions allées aux Arènes.
Nous avons pris le chemin du retour. Encore un peu tremblantes.
Sur les arênes, la lune était rose et il n'y avait pas une étoile visible, à cause des puissants projecteurs qui éclairaient la scène, m'étais-je dit. Sur la route,
il n'y avait guère plus d'étoiles, mais des bancs épais de brume que les phares teintaient d'orange.
Quand avons-nous commencé à douter du chemin ? Après le Château d'Avignon, je crois... Nous avons fait demi-tour, dans le brouillard, le vrai, et l'autre. Nous
avons cru nous retrouver assez vite et le cauchemar a commencé un peu plus tard, tandis que nous roulions entre les roseaux, à travers d'épais nuages de brouillard, sur une route infinie sans
qu'apparaisse jamais rien, ni maison, ni panneaux, rien qu'un nouveau tournant, une nouvelle nappe de brouillard. Par la fenêtre ouverte entrait un croassement de grenouille, ou autre chose, qui
sait? L'air était moite et humide, si humide qu'il fallait régulièrement actionner les essuie-glaces... On a beaucoup ri... si si je vous assure... On s'est marrées comme des baleines (c'est bien
connu que les baleines se marrent quand elles sont perdues dasn le brouillard au milieu des marécages.)
Il était une heure trente quand nous sommes arrivés "chez nous", au Diable...
Ce soir on y retourne, (on va faire une balade à cheval dans le domaine de Listel) mais là je vous laisse car il est déjà 10h du matin, et si je ne vous ai rien
raconté tous ces jours derniers, c'est que j'étais trop occupée à démarrer un roman policier, moi qui ne sais même pas comment on appelle un gendarme (capitaine, lieutenant ..oui je suis en train
d'apprendre.)
alors pour en savoir plus (le marché, les verres sous le micocouliers etc...) je vous renvoie sur le blog de
Calouan.
Une dernière photo vue de ma
fenêtre
(puisqu'on ne voit jamais le monde que de sa fenêtre sauf peut-être à s'abandonner à la fée imagination)